L’écrivain italien Erri de Luca sera l’invité d’honneur du festival qui se tiendra en plein cœur de la ville du 6 au 16 mai. Cent cinquante événements auxquels il sera impératif de s’inscrire.

C’est un truisme de le dire, mais comme d’autres organisateurs d’événements, la Foire du livre de Bruxelles a dû se réinventer cette année pour assurer sa mission de promotion du livre. « Notre mission est de soutenir l’ensemble de la chaîne du livre, qui a été durement frappée par la crise sanitaire », rappelle Tanguy Roosen, président de la Foire : « Il fallait donc faire quelque chose cette année, c’était essentiel. » La Foire ne se tiendra pas à Tour et Taxis, comme d’habitude, mais elle sera éclatée dans une trentaine de lieux à Bruxelles.
Il est vrai que, comme d’autres événements, purement supprimés, la Foire aurait pu faire le gros dos et attendre 2022. « Mais on a osé, on a pris un risque, qui exige beaucoup de créativité et de recherche de nouveaux moyens financiers », ajoute Marie Noble, commissaire générale. « Notre modèle économique est en effet fragile, puisqu’il repose en grande partie sur les apports des exposants. Il n’y en aura pas cette année, mais on est bien reçu par les mécènes qu’on démarche et les lieux que nous allons investir nous accueillent gracieusement. »
Car la Foire s’est totalement repensée. Plus possible de sacrifier à une grand-messe avec 75.000 personnes en quatre jours, place à l’éclatement. La Foire s’étalera donc du jeudi 6 au dimanche 16 mai 2021 en quelque 150 événements dans une trentaine de lieux, principalement au cœur de Bruxelles. Ce sera le Waux-Hall du parc de Bruxelles, Bozar, la KBR, les Musées royaux, Kanal, les Galeries Saint-Hubert, et des librairies, des cabarets, des restaurants, des salons de coiffure, des guinguettes, une piscine et des espaces extérieurs. « On ne fournit pas encore la liste complète », précise Marie Noble, « parce que nous sommes toujours en train de bâtir cette organisation. Sachez cependant que la Foire essaimera aussi en Wallonie, via les bibliothèques et les librairies, afin de toucher le public qui ne viendrait pas à Bruxelles. »
La Foire reste gratuite
Il y aura des conférences, des débats, et des formats innovants, les livres flirteront avec d’autres disciplines artistiques. Et des séances de dédicace. Tout est gratuit, mais dans les règles covid évidemment. C’est pour cela qu’il faudra absolument s’inscrire à l’avance dans les différentes manifestations. Les auteurs ? Rien n’a encore été dévoilé. Sauf qu’Erri de Luca, le magnifique écrivain italien, a confirmé qu’il serait là : il est l’invité d’honneur.
Toutes les manifestations seront enregistrées. Un tiers d’entre elles seront diffusées en direct, le reste sera ensuite disponible. « Notre programme doit pouvoir basculer de l’analogique au numérique, si la crise sanitaire l’impose », explique Tanguy Roosen. Comprenez : si le confinement est renforcé, la Foire sera virtuelle.
Elle l’est déjà d’ailleurs pour les événements professionnels qui se tiendront du 22 au 27 février. Colloque sur les lecteurs des 6 à 12 ans, rencontre entre éditeurs indépendants et scouts, assises européennes du livre, journées de la traduction, etc. « Des centaines de personnes se sont inscrites, c’est un franc succès », assure Marie Noble. « Pour la journée avec les Talentueux Indépendants, nous avons déjà 160 inscriptions. »
Le Flirt flamand sera toujours de la partie en mai. Et c’est la Suisse qui sera le pays invité. Et pas seulement au cours du festival, mais toute l’année, et jusqu’à la Foire de 2022 qui se tiendra, elle, en février à Tour et Taxis (si tout va bien…) « Il y a pas mal de correspondance entre la Belgique et la Suisse », explique Olivier Babel, de Livre Suisse. « Nous sommes toutes deux plurilingues et entourées de grands Etats et nous avons une scène BD très active. » Une quinzaine d’auteurs suisses, francophones, alémaniques et tessinois, feront le voyage de Bruxelles, dont Frédéric Pajak et Bruno Pellegrino.
Deux initiatives encore, dont nous reparlerons sans aucun doute. D’abord la création par la Foire d’un prix du deuxième roman dans le domaine du polar. Ensuite Brussels City of Stories, né de la volonté de sept organisations, dont Passa Porta, Muntpunt, Bozar, etc. de se rassembler pour poser un acte littéraire, politique et social sur le territoire de Bruxelles. « Une ville de 184 nationalités et de plus de 100 langues, la deuxième ville la plus multilingue du monde après Dubaï, il faut en profiter », lance Marie Noble.